En 2025, le Centre d’Art La Falaise fête ses dix ans d’existence. Installé dans l’ancienne chapelle des Pénitents Blancs, au cœur du village de Cotignac, ce lieu singulier est depuis une décennie un espace d’ouverture et de résonance, accueillant toutes les formes de création contemporaine — peinture, sculpture, céramique, photographie, installations ou arts hybrides.
Pour marquer cette étape, une exposition exceptionnelle est consacrée à Zad Moultaka, du 28 juin au 25 octobre. L’artiste y présente Oro Lucem, une installation visuelle et sonore imaginée spécialement pour le centre d’art.
« L’œuvre transforme. Son chemin est imprévisible et à mille bifurcations. Le prendre, c’est lâcher le fardeau de ce que nous croyons être, et se perdre. »
Oro Lucem — littéralement prier la lumière — marque l’aboutissement d’un triptyque initié par l’artiste avec Oro Tenebris (prier les ténèbres) puis Oro Terram (prier la terre). Trois étapes comme autant d’invitations à explorer les couches profondes de l’âme humaine, dans une quête d’un espace intérieur et d’une spiritualité oubliée. Cette œuvre embrase la matière, convoque la lumière autant que l’ombre, et fait naître des formes inattendues, dans une clarté tantôt sombre, tantôt éclatante. Elle se déploie au centre d’une trentaine d’œuvres, réunies pour composer une expérience totale.
Zad Moultaka, de la musique aux arts visuels
Né en 1967 au Liban, Zad Moultaka débute le piano et la peinture dès l’âge de cinq ans. Il s’installe à Paris en 1984 et obtient le Premier Prix du Conservatoire National Supérieur en 1989. Mais en 1993, il abandonne sa carrière d’interprète pour se consacrer pleinement à la composition musicale et aux arts plastiques. Depuis, son travail transdisciplinaire — mêlant installation, peinture, vidéo et photographie — a été exposé dans le monde entier : au Centre Pompidou Metz, à l’Institut du Monde Arabe, à la Galerie Tanit (Beyrouth et Munich), à Cromwell Place à Londres, ou encore lors de la Biennale de Venise. En 2021, il est sélectionné par Louis Vuitton pour concevoir une malle à l’occasion des 200 ans de la maison.
Sa démarche artistique se nourrit d’un double ancrage : une formation rigoureuse à l’écriture musicale occidentale, alliée à une profonde résonance avec ses racines méditerranéennes. Cette tension féconde donne naissance à un langage singulier, à la fois spirituel, sensoriel et profondément incarné. Parmi ses nombreuses distinctions, on retient notamment le Prix SACEM Claude Larrieu en 2007 et le Prix de la Critique pour la meilleure création musicale en 2017 avec UM moteur souverain de toutes choses. Ses œuvres sont interprétées à travers le monde par des institutions prestigieuses : Radio France, l’Opéra national du Rhin, le Concertgebouw d’Amsterdam, le Deutsche Oper Berlin, Musicatreize, ou encore Sveriges Radios Symfoniorchester.
Avec Oro Lucem, Zad Moultaka propose bien plus qu’une œuvre : un passage, une énigme, une traversée intérieure. Au cœur du Centre d’Art La Falaise, elle s’entoure d’une trentaine d’autres créations, rassemblées pour former un tout cohérent et bouleversant. Une exposition à ne pas manquer, pour célébrer 10 ans d’art et de poésie, et pour se laisser transformer — ne serait-ce qu’un instant.
Centre d’art La Falaise
5, cours Gambetta, 83570 Cotignac
Du mardi au samedi, de 10h à 12h30 et de 14h30 à 18h
Tarif plein : 4 euros
Tarif réduit : 2 euros (pour les étudiants, personnes en situation de handicap, demandeurs d’emploi et bénéficiaires du RSA, sur présentation d’un justificatif)
Entrée gratuite pour les enfants et les adolescents, jusqu’à 15 ans
